Avant 1678, les catholiques de Pougnadoresse allaient à la messe de Saint Jean d'Orgerolles. Cette église est située sur la crête rocheuse entre Pougnadoresse et La Bastille, mais plus près de ce dernier village. A cause de l'éloignement, l'évêque d'Uzès permit en 1678, aux paroissiens de La Bastille et de Pougnadoresse, de construire une chapelle dans leurs agglomérations respectives; mais "à condition qu'elles seraient fermées les quatre bonnes fêtes de l'année et le jour du patron pour faire leurs dévotions en la dite église de Saint Jean" qui demeurait toujours leur église paroissiale ⁽⁶⁾.

    Il leur enjoignit en conséquence de l'entretenir. Pougnadoresse devait participer pour les un tiers dans les dépenses et La Bastille pour le reste. Pougnadoresse y avait sa chapelle (Saint Michel) qui est presque complètement démolie actuellement, et dont la clé de voûte portait, il y a quelques années, la date de 1141, sans doute celle de sa construction.

    La nef de cette église est du IX° siècle, le clocher et le vestibule sont du XI°. Après les croisades, elle fut la propriété des Templiers. "A ce moment (1313) s'introduisait en France, le fameux procès des Templiers qui devait aboutir à la dissolution de cette ordre de chevalerie. Les chevaliers du Temple possédaient dans le diocèse plusieurs maisons, une à Pont Saint Esprit, une deuxième à Saint Maurice de Cazevielle, une troisième à Montfrin et une quatrième à Saint Jean d'Orgerolles. Elles furent confisquées et les chevaliers, qui les occupaient, emprisonnés soit à Nîmes, soit à Alès ou Aiguemortes" (P.Beraud op. cit. p. 97).